La Restauration

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La Restauration.

LÉGION DE L’ARDÈCHE

1815

La FRANCE vaincue, les débris de l’armée retirés derrière la LOIRE, furent dissous et licenciés. Un décret du 15 décembre 1815 ordonna la réorganisation de notre armée en Légions départementales.

La Légion de l’Ardèche, qui devait plus tard faire revivre le 4e Léger et continuer ses nobles traditions, fut organisée à PRIVAS le 1er janvier 1816 par Monsieur le Colonel Baron MULHER. Elle reçut son nouveau drapeau le 7 mai 1816. -

A peine est elle organisée que les troubles de l’ISERE l’appelèrent à GRENOBLE. Elle séjourna en cette ville jusqu’en juin 1817, époque où elle vint prendre rang parmi les troupes concentrées autour de la ville de LYON insurgée.

En mai 1819, nous la retrouvons en garnison à MONT DAUPHIN, c’est là qu’en novembre de la même, année, Monsieur le Baron MULHER admis à la retraite fut remplacé par Monsieur le Colonel BUCHET.

4e REGIMENT D’INFANTERIE LEGERE

En 1820, la Légion vint tenir garnison à TOULON et le 24 décembre, en vertu d’un ordre royal, qui ordonnait la réorganisation de l’infanterie en Régiments, la Légion de 1’ARDECHE prit le nom de 4e Régiment d’Infanterie Légère.

En 1822, le 4e Léger quitta TOULON pour BRIANCON, garnison d’où il partit en 1823 pour se rendre au corps expéditionnaire d’ESPAGNE.

La Guerre d’ESPAGNE - Février 1823

Le Régiment comprenait 47 officiers et 1 148 hommes. Après avoir traversé les départements du Midi de la FrANCE et Avoir laissé son dépôt à AVIGNON, il marcha sur TOULOUSE, traversa ST GAUDENS-TARBES-PAU et arriva à BAYONNE le 29 mars où il fut endivisionné avec le 10e et 19e Régiment de Chasseurs à Cheval. Cette division était sous les ordres du Maréchal de Camp de POTIER.

Le 6 avril, cette division se dirigea sur IRUN et passa la BIDASSOA le 9 à 10 h du matin. Le 22, elle était à TOLOSA. Elle faisait partie du 2e Corps commandé par le Maréchal MOLITOR, vétéran des guerres de la République et de l’Empire. Ce corps avait pour mission de soumettre l’ARAGON, la CATALOGNE, les royaumes de VALENCE, de MURCIE et de GRENADE. Il fit sa jonction devant PAMPELUNE avec le 9e Corps qui reçut l’ordre d’investir cette place. Quant au 2e Corps, il continua sa marche à travers l’ARAGON et traversa l’EBRE le 22 à TUDELA. Là, le Général POTIER fut appelé à un autre commandement et remplacé par le Général BONNEMAIN. Le 23, le 4e Léger et le 19e Chasseur arrivèrent à BORJA, poussant devant eux l’arrière garde du Général espagnol BALLESTEROS, que l’on poursuivit avec vivacité le lendemain et le surlendemain dans la direction d’EPILA où s’établit le 19e Chasseur. Le 26 avril, SARAGOSSE ouvrit ses portes sans résistance et après un court séjour dans cette ville, le Général de BONNEMAIN dirigea la brigade dans la direction de DAROCA où se trouvait le quartier général de l’armée constitutionnelle. Cette ville ayant été occupée, le Général en Chef voulut rétablir ses communications avec le 4e Corps et dirigea la division sur la CATALOGNE par BUDILLA et HIJAR.

Les troupes du Maréchal MONCEY ayant fait leur jonction avec celles du 2e Corps à BALAGUER, le Maréchal MOLITOR conçut le projet de faire la conquête du royaume de VALENCE. Le 27 mai, la division BONNEMAIN se mit en mouvement et repassa l’EBRE pour la troisième fois à MEQUINENZA au confluent de l’EBRE et de la SEGRE. A l’approche de nos troupes, la ville de VALENCE, capitale du royaume, envoya une députation et ouvrit ses portes. La brigade ne s’y arrêta que le temps nécessaire pour y prendre des vivres, et le 14 juin, le 4e Léger était devant ALEIRA que défendaient les troupes constitutionnelles. La ville construite dans une presqu’île fermée par les deux bras du XUCAZ et dans une position naturellement très forte, mais elle est encore entourée par des ouvrages réguliers. Le Colonel BUCHET, commandant le Régiment, résolut de prendre cette place d’assaut. Les voltigeurs des deux bataillons s’élancèrent avec entrain dans les faubourgs et s’étant emparés de plusieurs maisons, ils les mirent en état de défense. Le reste du Régiment suivit bientôt l’exemple de ces deux belles compagnies et la ville attaquée en même temps par la rive droite que par la presqu’île, fut enlevée d’assaut par le 4e Léger. Le Général BALLESTEROS qui occupait la ville avec une arrière garde dut prendre la fuite en laissant entre les mains du Régiment beaucoup d’artillerie et de nombreuses munitions de guerre. L’ennemi fut ensuite poussé vivement sur la route de CARCAGENTE et plusieurs de ses pelotons furent coupés et sabrés par notre cavalerie. Le Général en Chef dans son bulletin donna au 4e Léger, pour ce brillant fait d’armes, les louanges qu’il méritait si bien. Ce fut dans ce combat que le capitaine PATE qui, plus tard devait devenir le Général PATE, commença à se faire connaître. .Chargé de protéger les compagnies de voltigeurs engagés de front avec les espagnols, il porta avec entrain sa compagnie sur la droite de l’ennemi et employa si bien sa petite troupe qu’il contribua grandement au succès de la journée.

Entrée à MURCIC le 7 juillet, la division s’étant concentrée à ST-PHILIPPE, traversa VILLENA, ELDA et MONTFORTE et le 7 juillet MURCIC où les français furent reçus en libérateurs. Le 12, la brigade était devant la citadelle de LORCA qui commande la route de MURCIC à GRENADE.

Le Colonel BUCHET décida qu’on- l’attaquerait le lendemain matin et désigna huit compagnies pour le coup de main. Le 4e Léger enleva cette citadelle avec sa vigueur habituelle ; un drapeau, 18 pièces d’artillerie, 27 officiers, 580 soldats et des munitions de toute espèce restèrent au pouvoir du Régiment. Le Colonel BUCHET, nommé Général à la suite de la prise du fort de LORCA fut remplacé par le Colonel CHAMBRUN.

Ces différents combats et les longues marches avaient affaibli la division qui fut renforcé par le 8e Léger.

BALLESTEROS continuait à battre en retraite devant notre avant garde. Arrivé à GUADIX, le Général BONNEMAIN apprit que le Général espagnol s’était jeté dans la montagne du côté de JAEN. On se mit à sa poursuite et le 25e de ligne d’avant garde se trouva en présence d’une colonne de cavalerie faite de 1 000 hommes. Les 10e et 19e Chasseurs soutenus par les compagnies du Capitaine ROVEDA du 4e léger, n’hésitèrent pas à l’attaquer. Une charge à fond suffit pour bousculer la cavalerie espagnole qui fut poursuivie longtemps par les nôtres, l’épée dans les reins.

Le 26, la division fit son entrée dans GRENADE où elle ne put séjourner, car l’ennemi qui s’était jeté de nouveau dans les montagnes occupait les positions de COMPILLO de ARENAS. Attaqué le lendemain, il fut délogé de CAMPILLO après une faible résistance et poursuivi avec une ardeur extrême par nos troupes.

Après cette défaite, le général BALLESTEROS, qui ne commandait plus que les débris d’une armée démoralisée, conclut un armistice avec le général en chef. Cependant, quelques places résistaient encore, entre autres ALMERIA et MALAGA. Le Général de BONNEMAIN marcha contre la position et fit sommer le commandant de se rendre. Les négociations traînant en longueur, le général dirigea ses divisions sur la ville qui se rendit aussitôt. Ces marches si longues et si pénibles à travers un pays coupé de montagnes et de ravins, avaient affaibli le Régiment au point qu’il ne comprenait plus qu’un faible effectif. Le 4e Léger supporta toutes ces fatigues avec le courage et l’abnégation qu’on devait attendre de lui après le courage qu’il avait toujours montré dans les combats.

A MALAGA, le Général espagnol RIEGO, envoyé par les CORTES, se préparait à combattre. Le Maréchal MOLITOR résolut de le bloquer dans la place. A cet effet, la division du Général de BONNEMAIN suivait le littoral par ROQUETAS, DALLAS et ALBUNOL, lorsqu’un émissaire prévint le général que RIEGO, sorti de MALAGA avec 3 000 hommes, s’était jeté dans les ALPUJACAS. La division BONNEMAIN dut retourner sur ses pas et traverser VELLEZILLE, SANTAFE et LA MALA où son chef apprit que RIEGO était à PRIEGO sollicitant BALLESTEROS de se joindre à lui et de violer l’armistice. Le général espagnol refusa d’accéder à cette demande et RIEGO, poursuivi avec vigueur, se rejeta sur JAEN. Le 4e Léger, réduit à 300 hommes, l’y suivit avec le 19e Régiment de Chasseurs. Attaquée le 13 septembre, la ville fut enlevée par le 4e Léger qui s’élança sur les positions ennemies au pas de charge et en colonne par section. Les débris de l’armée insurgée poursuivis jusqu’à JODAR par les Chasseurs à Cheval, y furent taillés en pièces.

Après avoir traversé GUEZADA, CASTRIL-HUESCAZ-BAZA-GOSS et GUADIX à la poursuite des fuyards, le 4e Léger arriva le 28 septembre à GRENADE.

Ici se termine cette campagne pendant laquelle le 4e Léger se fit toujours remarquer par son entrain dans l’attaque, la patience à supporter la fatigue et les privations et sa bonne discipline et nous de vous citer principalement le trait de courage et de dévouement à la fois qui honore si hautement le voltigeur SOULHEL: au combat d’ALEIRA, et au gros de l’action, le Colonel BUCHET était venu se rendre compte par lui-même, des positions occupées par les compagnies de son Régiment. A cet effet,il voulut traverser un faubourg littéralement labouré par les projectiles ennemis, courant ainsi à une mort certaine: “Colonel, lui dit alors le voltigeur SOULHEL, gardez vous de traverser la rue en ce moment, dès qu’un seul homme s’y montre, des balles pleuvent sur lui et pour vous le prouver je vais la traverser moi-même”. il allait s’élancer, mais le Colonel l’arrêta aussitôt. Les annales du Régiment ont conservé avec juste raison cet acte de véritable dévouement.

Le 4 novembre 1823, le 4e Léger reçut l’ordre de rentrer en France et vint tenir garnison à BAYONNE où il arriva en janvier 1824. Il y resta jusqu’en 1826, date où il se dirigea sur PARIS. A son arrivée dans la capitale, le 4e Léger fut passé en revue par sa Majesté qui le complimenta sur sa belle conduite en ESPAGNE. Parti de PARIS en 1827, il vint à CLERMONT-FERRAND et de là, à MACON en août 1828. Ce fut dans cette dernière ville qu’il reçut l’ordre de fournir un bataillon au corps expéditionnaire d’AFRIQUE..

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