La Commune de Paris

Site portail François MUNIER
Précédente Accueil Remonter

Remarque préalable.

1871 SIEGE DE LA COMMUNE

Le 79e de Marche, parti de BOURGES par train spécial, arrivait à VERSAILLES le 29 mars et le 30 il était désigné pour faire partie de la 1ère Brigade (Général DUPLESSIS) de la 1ère Division (Général VERGE). il alla camper à PORCHE-FONTAINE ; l’insurrection venait d’éclater dans PARIS. Le 4 avril à 5 heures du matin, il se dirigea sur CHATILLON et occupa les positions autour de VILLEBON, positions qu’il quitte le 6 avril pour venir occuper la manufacture de SEVRES. Le 7 avril, la division VERGE devint 3e Division du Corps de réserve (Général VINOY) et fut mise à la disposition du 4e Corps (Général DOUAY). Pendant tout le mois d’avril, le 79e Régiment de Marche occupa successivement les points suivants: BELLEVUE, les TOURELLES, BRIMBORION et la VILLA-BOSON. Le 7 mai, Monsieur le Colonel ETIENNE prit le commandement du 79e de Marche commandé depuis son arrivée à VERSAILLES et successivement par Monsieur le Lieutenant Colonel BLOT et par le Lieutenant Colonel CHAUCHARD. Pendant le mois de mai, il garda BOULOGNE et BILLANCOURT.

Dans la soirée du 20 mai, il entra dans PARIS avec la division VERGE par la porte d’AUTEUIL; il se dirigea aussitôt sur le TROCADERO et chemin faisant eut l’heureuse occasion de capturer ASSY, un des membres influents de la Commune. Du TROCADERO, il se dirigea sur les CHAMPS ELYSEES et la place de la CONCORDE, où il reçut l’ordre de se porter sur l’HOTEL DE VILLE (24 mai). Le 3e bataillon prenait la tête de la colonne, occupa les abords de l’avenue VICTORIA et le quai de PELLETIER. Quant au 2e Bataillon, continuant sa marche par l’avenue VICTORIA, il s’empara de la barricade qui défendait l’un des côtés de la place de l’Hôtel de Ville. Une compagnie détachée sur la gauche prit position à l’entrée de la rue TRUCHERY derrière une barricade abandonnée par les insurgés. Pour dominer entièrement la place de l’Hôtel de Ville, le Colonel ETIENNE fit occuper les dernières maisons de droite de l’avenue VICTORIA et chargea 2 compagnies (1er et 2e du 2e Bataillon) d’enlever la barricade du quai PELLETIER et du pont d’ARCOLE. L’ennemi se trouva ainsi refoulé à droite jusqu’à la caserne LOBAU et à gauche jusqu’à l’entrée de la rue du Temple où l’on s’empara de la barricade construite à la jonction de cette rue et de la rue de la Venerie. Le lendemain matin à 4 heures les 3e et 6e Compagnies du 2e Bataillon s’emparèrent de la barricade de la caserne NAPOLEON où le 2e bataillon s’établit provisoirement. Le 25 à 4 heures du soir, le Régiment se porta sur la place des VOSGES et y bivouaqua. Le 26 à 6 heures du matin le 2e Bataillon dirigé par la rue des VOSGES et le boulevard BEAUMARCHAIS arriva sur la place de la BASTILLE pour y renforcer le 37e qui s’y trouvait déjà établi. A 10 heures du matin, ces troupes enlevèrent avec la plus grande vigueur, la barricade construite à l’entrée de la rue de CHARENTON. A 4 heures du soir, tout le Régiment était relevé par la 2e brigade et dirigé sur l’avenue DAUMENIL d’où il détachait des compagnies à l’hospice STE EUGENIE et sur la place d’ALGRE.

Le 27, le 79e se porta sur le boulevard MAZAS et enleva les barricades des rues STE MARGUERITE et ST BERNARD. Du 28 au 30, il occupa les rues de CHARONNE et du FAUBOURG ST ANTOINE. Le 30, il prit les positions suivantes: le 1er Bataillon à la prison de la ROQUETTE; le 2e Bataillon à la mairie du XIe arrondissement ; le 3e Bataillon à la caserne de la rue FOLIE-MERICOURT.

L’insurrection était vaincue. Dans les combats successifs qui avaient eu lieu du 21 au 28 mai, le Régiment eut un officier tué et 8 blessés ; 22 soldats tués et 97 blessés.

Le 79e Régiment de Marche, reconstitué par les cadres de l’ancien 79e de Ligne, revenus d’ALLEMAGNE, contribua donc largement au succès des opérations de l’armée de VERSAILLES, c’est-à-dire à la défaite de l’insurrection.

Le 23 juin, le 79e de Marche placé dans le 4e Corps par suite de la nouvelle réorganisation de l’armée, quitta avec la division VERGE, les cantonnements qu’il occupait depuis le 20 mai et alla camper à VILLENEUVE l’ETANG, il s’y trouvait encore lorsqu’il reçut l’ordre de fusionner avec le 79e de Ligne (4 septembre 1871).

Un an s’était écoulé depuis la triste journée de SEDAN lorsque le 79e reprit définitivement dans l’armée française le rang qu’il y avait toujours occupé et qu’une guerre à jamais malheureuse avait pu seule lui enlever un instant.

Notre tâche est terminée. Pourquoi faut il qu’une semblable histoire se termine par une date si funeste 1870-71. Pourquoi faut-il que le récit de tant de brillants combats, de tant de campagnes victorieuses, de tant d’actes de bravoure aient pour- dénouement une si terrible catastrophe? HELAS! bien des causes diverses que nous n’avons pas énuméré ici ont amené un si grand naufrage, mais une du moins tomba dans notre domaine et celle-là nous devons l’exprimer hautement.

Ce n’est pas en vain qu’une nation toute entière rit de sa légende militaire et foule aux pieds le culte des traditions.

L’histoire de tous les temps, démontre que les peuples chez lesquels le patriotisme n’est plus qu’un mot, deviennent tôt ou tard, la proie de l’étranger et l’histoire de 1870-1871 en est une preuve nouvelle.

Haine implacable à la France! telle est la devise de l’ALLEMAGNE, ne l’oublions pas, nous du moins qui avons pour mission la défense du pays et de la société. Pensons toujours à l’accomplissement de ce devoir et pour nous raffermir dans cette voie lisons et relisons notre légende.

Rappelons-nous que nos devanciers au 79e furent les héros de LODI, de CASTIGLIONE, d’ARCOLE et de RIVOLI, des PYRAMIDES, du MONT THABOR et d’HELIOPOLIS, de DIRNSTEIN, de FRIEDLAND, de RIO-SECO, de LUTZEN et de BAUTZEN; de DRESDE, de CHAMPAUBERT, de VAUXCHAPS et de SEBASTOPOL. Oui, lisons notre légende, elle nous montrera que les principes d’honneur, de discipline et de respect aux lois du pays sont les seules, les vraies garanties du succès. Lisons-là enfin, car elle est assez belle pour nous faire oublier les tristes souvenirs de 1870-1871 et nous donner la foi en l’avenir.

Le Capitaine Rapporteur : VITALIS.

Observations de l’Inspecteur Général

Cet historique est très complet; l’exposition en est claire et méthodique, la commission chargée de l’établir a bien compris et exécuté les prescriptions de la circulaire ministérielle du 3 mai 1872.

Les tableaux analytiques qui le terminent sont faits avec beaucoup de clarté et sont très complets, ils permettent de suivre facilement et rapidement, le 79e dans toutes ses transformations ainsi que dans les mouvements qu’il a exécutés, les campagnes qu’il a faites, les batailles et les combats auxquels il a pris part. Les citations sont nombreuses et justifiées.

Monsieur le Capitaine VITALIS, qui était rapporteur de la commission, s’est acquitté de cette tâche d’une manière digne d’éloges. Si son style est parfois un peu trop lyrique, il est bien excusable de s’être laissé entraîner par son sujet et par le sentiment de l’amour du drapeau du Régiment dont il faisait partie.

ST GERMAIN, le 18 septembre 1873

Le Général de Division

commandant la 2e Division du 4e Corps

Signé : Ch. VERGE.

 

Vous êtes le  ème visiteur depuis le 11 mai 2002