Armée des Pyrénées

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ARMÉE DES PYRÉNÉES-ORIENTALES

1er bataillon

Le 1er bataillon du 79e qui avait quitté l’armée des Alpes au mois de mai 1793, rejoignit l’armée des Pyrénées Orientales le 6 juillet suivant.

Cette armée, alors aux ordres du général FLERS, obligée de céder à des forces supérieures, s’était retirée sur les hauteurs proches de PERPIGNAN et y occupait un camp retranché dit de l’UNION. Le 1er bataillon fut, à son arrivée, envoyé à ce camp et attaché à la 1ère division commandée par le Général PUGET-BARBANTANNE.

Le 17 juillet, les espagnols, au nombre d’environ 24 000 hommes, dont 6 000 de cavalerie, ayant attaqué le camp de l’UNION, le 1er bataillon du 79e contribua à sa défense et à la défaite de l’arnée ennemie qui, après 15 heures d’efforts inutiles, fut obligée de se retirer avec une perte de 600 hommes tués. Pendant l’action le soldat MULLER, voyant ses sous-officiers hors de combat, se met à la tête de la 2e section de sa compagnie qui n’avait pas plié sous le choc de l’ennemi et, secondé par un mouvement de cavalerie, parvient avec ce petit nombre de braves à arrêter les progrès de l’ennemi. Cette action hardie permit au bataillon du 79e de se reformer en arrière et de reprendre vigoureusement le combat.

Au commencement d’août, plusieurs détachements quittèrent le camp de l’UNION pour camper sur les bords de la Têt et s’opposer au passage de cette rivière, que l’armée ennemie paraissait vouloir tomber. Quatre compagnies du 79e en firent partie et furent cantonnées, deux à CORNEILLA LA RIVIERE, la troisième à MONTALBA et la quatrième à MOSSET.

Le Général RICARDOS, décidé à faire passer une partie de son armée sur la rive gauche du Tôt, fit attaquer le 29 août les petits camps que nous avions à FORCE-REAL et à CORNEILLA LA RIVIERE.

Nos troupes, après une légère résistance, cédèrent au nombre et se retirèrent en ordre sur RIVESALTES et SALCES. Les détachements du 61e et 79e se distinguèrent dans cette retraite par leur bonne contenance, ils se battirent à chaque pas et ralentirent la poursuite de l’ennemi. Le Général PUGET-BARBANTANNE arriva avec des secours, mais ne tenta rien pour rétablir l’affaire et, craignant de voir intercepter ses communications avec NARBONNE, il transporta le quartier général à SALCES. Les troupes le suivirent et campèrent sur les hauteurs de cette localité ; leur gauche appuyée au château. Le 1er bataillon du 79e, réduit à 325 Hommes, en faisait partie.

BATAILLE DE PEYRESTORTES

Le 12 septembre, les troupes du camp de SALCES furent renforcées par des bataillons venus de l’intérieur et le Général GOGUET prit le commandement à la place du Général PUGET-BARBANTANNE, démissionnaire. Les espagnols s’étant emparé le 17 du village de VERNET, situé à peine à trois quarts de lieus de PERPIGNAN, le Général DAOUST commandant les troupes françaises du camp de l’UNION, les attaques avec succès et l’ennemi battu sur tous les points rentra dans son camp de PEYRESTORTES. Ne voulant pas laisser refroidir l’enthousiasme des troupes, le Général DAOUST résolut de s’emparer du camp ennemi le soir même et, à cet effet, il fit prévenir le Général GOGUET, qui commandait à SALCES, pour qu’il fit une attaque sur PEYRESTORTES à la même heure que lui. L’opération réussit pleinement ; après quatre heures de combat, nos troupes chargèrent à la baïonnette et les deux divisions pénétrèrent en même temps dans le camp ennemi par les côtés opposés; à 10 heures du soir, les espagnols fuyaient en pleine déroute.

Cette bataille, une des plus importantes de la campagne, délivra PERPIGNAN d’un siège et les départements du Midi d’une invasion.

Les espagnols perdirent 800 hommes tués, 1500 blessés et 1200 prisonniers. On leur prit 6 obusives, 40 pièces de canons, tous les caissons et les mulets ; nos troupes trouvèrent dans le camp ennemi des armes, des meubles de luxe, beaucoup d’argent monnayé et des vivres en abondance.

Le 1er bataillon du 79e, qui avait combattu à la tête de la colonne du Général GOGUET, coucha dans le camp ennemi.

ATTAQUE DU CAMP DE TRUILLAS

Le 18 septembre, le Général DAGOBERT prit le commandement en chef et résolut d’attaquer les espagnols qui s’étaient retirés dans leurs camps de NILS et de TRUILLAS. Le 1er bataillon du 79e destiné, dans l’attaque projetée pour le 22, à faire partie de la colonne du centre, vient pendant ce temps du camp de PEYRESTORTES dans celui de l’UNION.

Le 22, l’aimée se mit en mouvement sur trois colonnes ; celle de droite fut arrêtée devant THUIR, celle de gauche échoua devant les hauteurs de REART ; celle du centre, où se trouvait le 79e, commandé par le Général DAGOBERT en personne, enleva d’abord avec beaucoup d’élan une redoute défendue par les gardes espagnoles et pénétra dans le camp ennemi; mais l’inaction des deux autres colonnes permettant au Général RICARDOS de porter toutes ses forces sur ce point, elle fut bientôt écrasée par le nombre et une partie entourée par la cavalerie ennemie.

Le 1er bataillon du 79e fit de grandes pertes dans cette malheureuse affaire et le lendemain il ne comptait plus que 277 baïonnettes au camp de l’UNION où fi s’était retiré après le combat.

Malgré sa victoire, le Général RICARDOS, craignant pour ses communications, battit en retraite le 30 septembre 1793 sur le camp de BOULOU.

L’armée des Pyrénées-Orientales le suivit le lendemain et vint camper près de BANYULS-DES-ASPRES ; le 1er bataillon du 79e fit partie du camp dit de la République placé sur les hauteurs du PLA DEL REY.

Il prit pendant les premiers jours d’octobre une part active à presque tous les combats que l’armée eut à soutenir.

Le 25, il fut désigné pour renforcer la division de COLLIOURE, chargée d’une incursion dans le LAMPOURDAN ; après quatre jours d’une marche pénible à travers les montagnes, par une pluie conti­nuelle, les troupes rentrèrent en France le 30, harassées et mourant de faim, le bataillon du 79e resta à la division COLLIOURE et campa près de VILLELONGUE.

es pluies abondantes suspendirent les hostilités jusqu’à la fin de novembre, mais le 7 décembre, à la pointe du jour, les espagnols surprirent le camp de VILLELONGUE et s’en emparèrent.

REPRISE DU CAMP DE VILLELONGUE

D’autres succès de l’ennemi décidèrent le Général en Chef à battre on retraite vers le camp de l’UNION, mais, afin de cacher ce dessein aux espagnols, il fut décidé que l’on attaquerait le camp de VILLELONGUE on cherchant à ressaisir notre artillerie dont l’ennemi s’était emparé le 7 décembre.

En conséquence le 19, à 5 heures du matin, le Général DAGOBERT à la tête de 2 000 hommes passa le TECH et, sous la protection de nos batteries, forma ses troupes en deux colonnes qui s’avancèrent on même temps sur les retranchements ennemis. La colonne de gauche, où se trouvait le 79e, força les trois premiers postes espagnols et contint ensuite l’ennemi pendant que la colonne de droite pénétra dans le camp.

Le Général DAOUST, maître de la position, fit enlever l’artillerie, les tentes et les munitions et repassa le TECH en bon ordre.

Le 21 décembre, l’aimée des Pyrénées-Orientales se retira sur PERPIGNAN en soutenant plusieurs combats où nos troupes infligèrent à l’ennemi des pertes sérieuses. Elle prit alors ses quartiers d’hiver sur les deux rives de la TET.

Le 1er bataillon du 79e fut cantonné à SAINTE MARIE DE LA MER, sur la rive gauche, faisant partie de la division des côtes confiée au Général MARBOT.

Le 16 janvier 1794, le Général DUGOMMIER, qui venait de faire rentrer TOULON au pouvoir de la République, prit le commandement on chef de l’armée des Pyrénées-Orientales. Le 25, le bataillon du 79e passa de la division des côtes à celle dite de gauche commandée par le Général DOPPET.

BATAILLE DU BOULOU - 1er MAI 1794

Pendant le mois d’avril, les avant-postes eurent des escarmouches continuelles avec l’ennemi et, le 29 le Général DUGOMMIER prenant l’offensive, passa le TECH et attaqua les espagnols. Pendant la bataille, la division de gauche, où se trouvait le 1er bataillon du 79e resta en observation sur les abords du TECH, faisant face à la division ennemie du Général NAVARRO, qui était on position à ARGELIA.

SIEGE DE COLLIOURE - MAI 1794

L’armée espagnole ayant été battue au BOULOU par la division du centre, la division de gauche, renforcée par deux brigades, marche sur COLLIOURE, l’investit complètement dans la nuit du 2 au 3 mai, et en fit le siège. Après avoir supporté pendant 24 jours avec un courage et une résignation admirable les pluies abondantes et un froid des plus vifs sans aucun abri, le 1er bataillon du 79e eut la satisfaction d’assister à la reddition de la place qui eut lieu le 26 mai. La division ayant été envoyée prendre quelques jours de repos aux environs de PERPIGNAN, le 1er bataillon occupa ALESIA.

BLOCUS ET REDDITION DE BELLEGARDE (18 juin- 17 septembre)

Quittant ses cantonnements le 18 juin, la division de gauche vint s’établir en avant de CASTELOUP, couvrant la gauche du blocus de BELLEGARDE. Elle contribua à repousser les tentatives de ravitaillement de la place faites le 13 août par le Comte de LA UNION, et BELLEGARDE ayant capitulé le 17 septembre, le 1er bataillon du 79e resta au camp de CANCERET d’où il ne sortit que le 17 novembre pour prendre part à l’attaque de l’armée espagnole.

BATAILLE DE LA MONTAGNE NOIRE -17 AU 20 NOVEMBRE

Pour se conformer au nouveau règlement sur le service en campagne, les divisions de l’armée avaient été numérotées et la division de gauche était devenue la 3e division.

La bataille de la Montagne Noire commença le 17 novembre par une fausse attaque de la 3e division dans le but de favoriser le succès de la première chargée de l’effort principal.

La brigade du Général CAUSSE, dont le 1er bataillon du 79e faisait partie, s’était avancée avec intrépidité jusqu’aux palissades de la grande redoute, lorsqu’un feu très vif partant des ouvrages environnants, ayant mis un peu de désordre dans ses rangs trop peu nombreux pour tourner ces ouvrages, l’obligea à se retirer. Elle fut chargée alors par la cavalerie ennemie, sortie des retranchements ; le 1er bataillon donna une grande preuve de courage et de sang froid on se ralliant sous le feu des re­doutes et en obligeant cette cavalerie à la retraite.

La mort du Général DUGOMMIER, tué sur la Montagne Noire d’un éclat d’obus, suspendit les opérations offensives qui ne reprirent que le 30 sous la direction du Général PERIGNON.

Au début de cette journée, la 3e division fut chargée d’une fausse attaque dans laquelle elle eut à lutter encore une fois contre la cavalerie ennemie qu’elle mit en pleine déroute.

SIEGE DE ROSES  29 NOVEMBRE 1794

Après la défaite de l’armée espagnole, la 3e division investit la place des ROSES le 26 novembre et en fit le siège au commencement de décembre. La place résista pendant 68 jours, dont 27 furent employés par l’armée française aux constructions de routes où de travaux de tranchées.

La pluie tomba par torrents pendant six jours, la neige pendant 15 jours ; les inondations envahirent les travaux pendant 60 jours.

La constance, le dévouement et le courage des soldats du 79e furent au-dessus de tout éloge, leur gaîté ne les abandonna pas un instant.

Enfin, dans la nuit du 2 au 3 février 1795, une partie de la garnison s’enfuit à bord de ses vaisseaux; l’autre partie se rendit à discrétion.

Le siège terminé, le 1er bataillon du 79e réduit par les fatigues et par le feu de l’ennemi à 186 hommes, quitta le camp de ROSES pour s’établir à CASTELLO DE AMPURIAS.

Il y resta jusqu’au 9 juin et passa de la 3e division à la 1ère où il fut placé au camp dit de l’Egalité près de PALOL.

Le 11 juin, il fut embrigadé avec le 3e bataillon de la Haute-Vienne et le 2e bataillon des Hautes-Pyrénées sous la dénomination de 145e demi-brigade.

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