1809 Wagram Italie

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1809 - NOUVELLE GUERRE AVEC L’AUTRICHE

Le 14 janvier 1809 NAPOLEON écrivait de VALLADOLID au vice-roi d’Italie pour lui donner ses instructions en vue d’une guerre contre l’Autriche. MARMONT devait pouvoir se porter en avant avec toutes ses troupes disponibles, ne laissant en Dalmatie que les hommes absolument indispensables, et attaquer par son flanc gauche l’armée autrichienne qui chercherait à défendre la ligne de l’ISONZO.

Laissant en Dalmatie le 60e, un bataillon d’infanterie italienne, un bataillon dalmate et tous ses invalides, MARMONT se trouva en fin de mars à la tête de 9500 hommes formés en deux divisions ; la 1ère commandée par le Général MONTRICHARD, le 2e, dont faisait partie le 79e, commandée par le Général CLAUSEL.

Le corps d’armée était réuni entre ZARA et KNIN, sur les frontières de la Croatie autrichienne ; il y resta cantonné environ un mois. MARMONT commença les hostilités à la fin d’avril; après avoir franchi la Zrmanja et livré plusieurs batailles à notre avantage, le corps d’armée se trouva le 21 mai en vue de GOSPIC, où s’étaient rassemblées les forces autrichiennes.

GOSPIC est situé à la réunion de 4 rivières ; de quelque côté qu’on se présente, il est nécessaire d’en passer deux. Ne voulant pas attaquer de front, MARMONT se prépare à tourner la position pour menacer la retraite de l’ennemi. Il fallait à cet effet passer une des rivières à la portée de son artillerie, située de l’autre côté de la Lika. Pour rétablir le pont coupé la veille, deux compagnies de voltigeurs ayant passé à gué, occupèrent deux pitons situés près de la rivière. Mais à peine la division CLAUSEL se préparait-elle à franchir la Lika, que l’ennemi déboucha derrière elle par le pont de Bilai et se porta sur la division MONTRICHARD.

Les autrichiens marchaient avec lenteur en trois colonnes. MARMONT fit attaquer la colonne du centre par le 18e et la colonne de droite par le 79e. Cette colonne s’étant repliée, le 79e la suivit et se réunit au centre de la ligne française après s’être emparé d’un mamelon qui coupait notre front.

A ce moment l’ennemi fit un grand effort sur la droite ; le 79e le reçut avec sans froid et vigueur et le 81e, l’ayant chargé immédiatement après, le précipita dans la Lika où plus de 2000 hommes se noyèrent ; 1200 tombèrent entre nos mains.

Le régiment eut 120 blessés dans cette vigoureuse action. Le Général de brigade LAUNAY ayant reçu une grave blessure, le Colonel GODART prit le commandement à sa place.

Pendant la nuit du 21 au 22 mai 1809, le pont sur la Lika fut rétabli, mais l’ennemi fit le lendemain une démonstration offensive en remontant la rivière avec 4000 ou 5000 hommes. Cependant la 1ère division ayant franchi la Lika, les autrichiens battirent en retraite après un simulacre de résistance et leur cavalerie seule tente, sans succès, à deux reprises différentes de nous rejeter dans la rivière.

Le corps de MARMONT entre le 23 dans GOSPIC et continua son mouvement sur OTTOCAC le 24 au matin. Après un combat aux abords de cette ville, il se dirigea sur FIUME et LAYBACH ; aucun ennemi ne se présenta plus pour lui barrer la route.

MARCHE SUR WAGRAM

Arrivé à LYBACH le 3 juin, MARMONT y trouva des détachements appartenant aux différents régiments de son corps d’armée ; il les incorpora et répara ainsi les pertes qu’il venait de faire en Croatie. Il reçut l’ordre de chasser le Général GIULAY établi à MARBOURG et de se rapprocher de la Grande Armée ; MARMONT se mit en marche le 8 juin.

Il trompa GIULAY et passa la Drave à VOLKERMARKT où l’ennemi n’avait personne, puis lui faisant croire qu’il marchait sur MARBOURG, il lui échappa une seconde fois et réussit à rejoindre le 26 juin la division BROUSSIER, de l’armée d’Italie, qui, après avoir évacué GRATZ, avait pris position au pont de GOSTING. Décidé à attaquer le 27 l’ennemi, MARMONT ne trouva plus personne devant lui ; les autrichiens avaient évacué leurs positions et s’étaient retirés en Hongrie.

Le 28 il se mit à la poursuite de GIULAY, mais ayant reçu l’ordre de se rapprocher de VIENNE, et d’être rendu le 4 juillet au soir sur le Danube, il partit aussitôt de GRATZ avec la division MONTRICHARD pendant que la division CLAUSEL se rendit à NEUSTADT par FRIEDBERG.

En quatre jours, l’armée de Dalmatie fit 30 lieues pour arriver sur la rive droite du Danube ; elle y prit position le 5 à 7 heures du soir, et prit la dénomination de 11e corps de la Grande Armée.

L’armée était dans l’ordre suivant à la droite, DAVOUT, ensuite OUDINOT, l’armée de Dalmatie, l’armée d’Italie, les saxons et le corps de MASSENA.

Le 11e corps entra en ligne vers les 10 heures du matin pour appuyer le mouvement d’OUDINOT, mais presque aussitôt l’Empereur lui prescrivit de rester en position. A une heure la bataille était gagnée. Le 79e n’avait pas été engagé. Le 7, MARMONT établit son camp à WOLKERSDORF où était le quartier général; c’est là qu’il reçut l’ordre de faire l’avant-garde de l’armée dans la direction de NIKOLSBOURG.

MARMONT se mit aussitôt à la poursuite de l’armée autrichienne ; chacun sait par suite de quelles circonstances il l’atteignit à ZNAIM après avoir franchi la Thaya le 10 juillet.

La division CLAUSEL attaqua dès le début de l’action, mais la division CLAPAREDE, dont le 79e faisait partie, resta en réserve et ne se déploya qu’à la fin de la journée.

Le lendemain 11, l’armistice de ZNAIM arrêtait les opérations ; il était signé dans la soirée par le prince de NEUFCHATEL et le prince UCHTENSTEIN.

Le 11e corps fut alors dirigé sur KREMS et on lui assigna pour le faire vivre, le cercle de KORNENBOURG.

Un magnifique camp fut dressé à quelques distances de KREMS ; la troupe y construisit des baraques régulières en paille ayant la forme de tentes. Les soldats y furent dans l’abondance et y jouirent du plus grand bien être.

Le 79e fut renforcé le 20 juillet par ses 3e et 4e bataillons qui ayant fait partie de l’armée d’Italie, partirent de TRIESTE le 16 juillet pour rejoindre à KREMS.

L’Empereur passa quelques temps après une revue de l’armée de Dalmatie dont il n’avait pas vu les régiments depuis plusieurs années; il leur témoigna sa grande satisfaction et leur accorda de nombreuses récompenses.

Le Colonel GODART, du 79e, fut créé Baron d’Empire avec une dotation annuelle de 4000 F sur le HANOVRE ; le 11 septembre suivant, il était nommé Général de brigade et remplacé à la tête du 79e par le Colonel GAY.

LES 3. ET 4e BATAILLONS DU 79e  A L’ARMEE D’ITALIE Du 10 avril au 16 juillet :1809

Nous avons vu que les 3e et 4e bataillons avaient quitté le 79e à la fin d’août pour rentrer en Italie. En septembre 1806 ces deux bataillons et le dépôt sont à PADOUE ; en octobre à VIENNE ; le 1er décembre, nous les trouvons à VENISE; au commencement de 1807, ils reviennent à PADOUE et continuent à alterner entre ces différentes garnisons jusqu’au mois d’avril 1809.

C’est à cette époque que l’armée d’Italie fut prête à entrer en campagne sous le commandement de S.A.I. le prince EUGENE, vice-roi d’Italie. Le 22 avril, elle était organisée en trois corps et une de réserve ; les deux bataillons du 79e faisaient partie de la division BARBOU.

Après avoir livré le combat de PORDENONE, la division était entrée le 15 au soir à SACILE et avait pris position sur la LIVENZA, couvrant les deux flancs de la ville. Le lendemain, cette division était en réserve de la bataille de SACILE. L’ennemi, supérieur en nombre, ayant forcé l’armée du prince EUGENE à battre en retraite, la division BARBOU fit une vigoureuse contre-attaque qui arrêta l’ennemi dans son offensive.

Le Général BARBOU engagea d’abord les bataillons des 5e et 23e de ligne; puis sa réserve composée de 4 bataillons (dont 2 du 79e) serrés en masse ayant -l’artillerie dans leurs intervalles, se porta sur la ligne, chargea courageusement l’ennemi et fit rentrer sa division ses trois bataillons ainsi que ceux du 106e, de la division SERAS, et du 1er de ligne italien. La division se retira avec autant d’ordre qu’elle s’était portée en avant, marchant à la hauteur des divisions GRENIER et SERAS.

Après avoir détruit le pont sur le LIVENZA, la division suivit le 17 à 9 h du matin, l’armée qui battait en retraite sur la Piave. Le 18 avril, le Général BARBOU reçut l’ordre de se rendre à VENISE avec une partie de sa division; les deux bataillons du 79e passèrent alors à la division SERAS à la date du 1er-mai.

L’armée du prince EUGENE reprit l’offensive le 26 avril et les autrichiens ayant évacué la ligne de l’Alpon se retirèrent sur VICENCE le 30 du même mois.

Le 3 mai, la division SERAS, avec 10 pièces de canons et le 6e régiment de hussards, se porta sur BASSANO, culbuta les avant-postes ennemis, chassa les autrichiens de toutes les positions et leur fit 500 prisonniers. Ayant fait la poursuite avec beaucoup de vivacité ; le Général SERAS s’empara du faubourg de BASSANO et y établit sa division.

Après un combat très vif le 4 mai, nos troupes pénétrèrent dans BASSANO le 5, à 8 h et demi du matin ; l’ennemi était en pleine déroute et laissait 1150 prisonniers entre nos mains.

A partir du 6 mai, la division SERAS forma la réserve de l’armée avec la garde royale et ne prit plus une part active aux différents combats que l’armée du prince EUGENE fut obligée de livrer sur la Piave, sur le Tagliamento et sur l’Isonzo.

Après le passage de l’ISONZO et avant de se mettre en marche, le Générai MACDONALD détacha le Général SCHILT avec deux bataillons du 79e, 100 hussards et 2 pièces de canon, pour se porter sur TRIESTE par MONFALCONE, DUINO et OPSINA.

Le même jour, le 79e bivouaqua en avant de MONFALCONE et le Général SCHILT apprit que l’ennemi s’était porté sur les hauteurs de SAINT GIOVANNI et occupait le fort de DUINO avec du canon et un effectif de 2000 hommes. La reconnaissance de l’ouvrage ayant été faite, le Général SCHILT prit le 16, à 4 h du matin, ses dispositions pour l’enlever; mais l’ennemi l’avait évacué pendant la nuit et s’était retiré sur TRIESTE en jetant à la mer une partie de son artillerie.

Pendant que le 79e prenait position à PROSECCO, les hussards se mirent à la poursuite de l’ennemi et lui firent une vingtaine de prisonniers.

Le 17 mai, le Générai SCHILT envoya une reconnaissance sur la route de PRAWALD à TRIESTE ; une forte canonnade qu’il entendit dans cette direction lui fit supposer que le Général MACDONALD était arrivé à PRAWALD. Un parti qu’il avait envoyé sur la route de FIUME lui ayant rapporté que l’ennemi était en pleine retraite sur cette ville et qu’il avait abandonné TRIESTE, le Général SCHILT se mit immédiatement en marche pour prendre possession de la ville. il arrêta le 79e sur les hauteurs d’OPSINA, d’où il envoya son aide de camp à TRIESTE avec les hussards pour annoncer aux habitants la prise de la ville au nom de l’Empereur.

Le 18, le 79e faisait son entrée dans la ville et le Général mettait l’embargo sur plus de 200 bâtiments de commerce.

On ne trouva dans la place que peu de munitions, mais on y prit 22000 fusils et un magasin d’équipement.

Une escadre anglaise composée de 8 gros bâtiments de guerre parut le 24 devant TRIESTE, et manoeuvra de manière à faire craindre une attaque soudaine. Les préparatifs que fit la garnison et la fumée que l’ennemi vit s’élever de quatre fourneaux à réverbère qui chauffaient les boulets dans les batteries, lui en imposèrent suffisamment ; il se borna à bloquer étroitement le port jusqu’au 5 juillet.

Un corps de troupes autrichiennes investit dans la nuit du 27 au 28 juin le fort de LAYBACH, et tenta de s’en rendre maître par surprise. Des détachements des 35e, 53e et 79e de ligne qui avaient escorté la veille un convoi de munitions sur la ville, se trouvant coupés dans le faubourg de LAYBACH, dit de TRIESTE, se frayèrent un passage à la baïonnette et se réunirent à la garnison. L’ennemi se porta rapidement sur le fort dans l’espoir de l’enlever d’un coup de main, mais les troupes qui le défendaient précipitèrent les autrichiens au bas des remparts et les obligèrent à renoncer à leurs desseins.

Le 5 juillet, un corps de troupes autrichiennes commandé par le Général Major L’EPINE partit de FIUME et marcha sur TRIESTE. Cette colonne forte de 2000 hommes était soutenue par 6 pièces de canon; l’ennemi fit plusieurs tentatives le 8 pour pénétrer dans la ville, l’escadre anglaise faisait des Signaux qui indiquaient de l’intelligence dans la combinaison des mouvements, mais le Général SCHILT repoussa toutes les attaques. Un détachement de 310 hommes venus d’UDINE au secours de TRIESTE rétablit les communications.

Un calme plat contraria la flotte anglaise ; une frégate qui s’était avancée très près des batteries fut prise par une flottille de pirogues italiennes.

La garnison de TRIESTE eut dans ces 3 journées 2 hommes tués et 7 blessés. Les 2 bataillons du 79e restèrent à TRIESTE jusqu’à l’armistice de ZNAIM, et rejoignirent le régiment au camp de KREMS le 20 juillet.

En quittant le camp de KREMS, le 79e se dirigea sur TRIESTE où il fut placé dans la 2e division du 11e corps d’année, qui, au mois de décembre 1809, prit la dénomination d’aimée d’ILLYRIE.

Dans le courant de février 1810, les 3e et 4e bataillons reçurent l’ordre de rentrer en France, et partirent pour CHAMBERY où se trouvait le dépôt du régiment; les deux premiers bataillons restèrent alors à l’armée d’Illyrie, sans aucun incident, jusqu’au mois d’octobre 1810, époque à laquelle ils partirent pour l’ESPAGNE.

Le 3e bataillon fut maintenu au dépôt de CHAMBERY jusqu’au mois de septembre 1811; quant au 4e bataillon, il fut envoyé à TOULOUSE aussitôt sa rentrée en France et placé dans la colonne d’observation du Général GAREAU à la fin d’août 1810.

 

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