Armistice 1918

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Télégramme de l'armistice 1918

" – L’Allemagne a capitulé. La Victoire est gagnée. L'âme française a vaincu l’organisation allemande ; les défaites de la dernière guerre sont effacées et les vieux drapeaux français frissonnent de gloire. Que vos cœurs tressaillent d'un grand et légitime orgueil!

« En attendant que ceux qui vous sont chers vous acclament, je vous donne le témoignage de mon admiration. 

"Depuis six mois, je partage vos peines, vos angoisses, vos espoirs. Ensemble nous avons gravi le sommet de la voie douloureuse du triomphe. 

Pas une minute, je n'ai senti chez vous la moindre défaillance. Vous avez tenu comme des rocs, sous la mitraille, et, quand je vous ai lancés à l'assaut, vous avez bondi comme des lions. 

" Vous avez été de magnifiques soldats. Ce sera l'orgueil de ma vie de vous avoir menés à la victoire. 

"Je salue nos morts glorieux et, à vous qui demeurez, je vous demande, si vous avez senti que j’ai mis à vous commander tout ce que j'avais d'intelligence et de cœur, de ne pas oublier tout à fait, plus tard, le dernier de vos commandants de guerre qui n'a eu qu'une ambition: celle de vous faire accomplir tout votre devoir en sacrifiant le moins possible de vos vies." 

J’ai fini. Je regarde autour de moi. J'entrevois, à travers le voile de buée qui s'est tendu sur mes paupières, des corps raidis, des faces blêmes sur lesquelles roulent des larmes. 

Je salue longuement mes beaux soldats de 1918, ces débris d’héroïque paysannerie française, et je sors du carré, la gorge serrée d'une indicible émotion. 

MONDREPUIS, le 11 novembre 1918

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